A force de visiter les hauts lieux des cultures anciennes, j'ai décidé de m'essayer modestement aux arts premiers de chez premiers!
Me voici donc sur les traces des chasseurs cueilleurs, essayant de sortir un outil contondant d'un bloc de silex.
Pas si évident que ça.
Il faut commencer par choisir un outil de frappe pour extraire du nucléus à tailler la matière en trop. J'ai trouvé un galet qui fera un magnifique percuteur dur. Sa forme légèrement galbée m'assure une bonne prise.
Ensuite il faut frapper sur l'arrête de la pierre destinée à devenir un outil, essayer plusieurs gestes, se documenter.
On fini par arracher des éclats qui correspondent presque à ce qu'on prévoit.
Mais les essais sont nombreux (et l'image ne montre que les éclats les plus importants)
Des heures de travail m'attendent avant de réussir un "simple" biface moustérien.
La feuille de laurier du solutréen n'est pas pour demain!!!
Pour l'instant, je continue de m'entrainer avec mon percuteur dur;
Lorsque je serai plus assuré, je taillerai dans une ramure de cerf que l'on vient de me donner un percuteur doux pour être plus précis dans la taille. Cet un outil sensible à l'usure, et pour l'instant, l'utiliser sans avoir une bonne prédictibilité de mes gestes serait un gâchis..
Thème de la quinzaine: Le Patrimoine
Et petite balade du coté de nos ancêtre de la civilisation Seine-Oise-Marne...
Je vous propose quelques photos énigmatiques ou émouvantes de ce qu'on découvre lorsqu'on prend un peu de temps pour visiter les mégalithes qui parsèment nos campagnes. Ils sont encore nombreux, pour peu qu'on ne les ait pas trop dérangé par quelques cultures peu respectueuses de notre ... culture, ou quelques travaux dont l'utilité publique immédiate laissant peu de place aux souhaits des générations futures...
Pour commencer, quelques signes vus sur une pierre "dressée" du coté de Serans dans l'Oise, la Pierre Frite, près du hameau du Fayel. Je n'ai pas trouvé la signification précise de ces signes. Je ne sais même pas s'ils sont vraiment de la main l'homme. Mais ils semblent si intentionnels!
Autre Pierre Frite à Monneville, dans le Val d'Oise, avec des marques moins "ésotériques" mais qui montre que cette pierre a probablement servi de polissoir pour la production d'outils de pierre polie avant d'être érigée en monument.
En effet, comme le montre cet autre exemple, la Pierre Plate à Presles, dans la Val d'Oise, les monuments étaient souvent réalisés à l'aide de "matériaux recyclés". Sous la dalle du "plafond" de ce dolmen, on aperçoit à droite les traces rectilignes faites par le polissage des outils. Cette face de la dalle était alors dans l'autre sens, tournée vers le ciel, et probablement posée à même le sol.
Comme l'est toujours ce grand polissoir du Bois de la Tour du Lay près de Champagne sur Oise. Ce polissoir est de taille imposante!
Et pour finir, voici une figure impressionnante que les archéologues interprètent comme étant la déesse de la mort. Celle ci est visible sur la dalle d'entrée d'une allée couverte, à Dampmesnil dans l'Eure.
Hier, je suis parti à la recherche du menhir de la Vigne des Grès, à Menouville.
Par évidente à trouver la bête, malgré les indications de la carte de l'IGN.
Ce n'est pas vraiment dans un site prêt à recevoir les visites du grand public!!!
Il est situé à l'orée d'un bois au milieu d'un plateau agricole.
Comme la Pierre Frite de Monneville, le monument est plutôt rustique.
Moi, je dirai qu'il s'agit simplement d'un bloc de pierre émergeant des sédiments du plateau que nos ancètres ont planté là, pour un bornage ou pour servir d'orientation.
J'ai fait un peu les choses à l'envers pour cette visite.
J'aurai fait des recherches bibiliographiques avant de me déplacer, j'aurai su qu'il y a parait-il sur l'autre face (celle que je n'ai pas prise en photo) 2 trous semblant figurer des yeux.
Bah, l'endroit était tellement accueillant que je n'ai pas pris le temps d'en faire le tour...
Un jour de Septembre, en balade du coté de Villers St. Sépulcre par un temps fort maussade, j'ai découvert ce sépulcre de Villers, et j'ai demandé aux fées un peu de soleil.
Les nuages se sont alors ouverts pour laisser quelques rayons chauds et doux qui m'ont réchauffé tout le reste de la balade.
Il fait tellement beau depuis que depuis quelques heures je souffre d'une grosse rhinite allergique qui a tout d'un rhume des foins printanier!! Véridique!!!
Un vrai maléfice, relique du temps où nous étions tous sur la trace des fées!!!
Plus sérieusement, comme la Pierre Plate de Presles, ce site vaut le détour. Une association locale, le GRIHL entretient ce monument et l'argrémente d'un panneau didactique fort bien fait.
Histoires de pierres frites ou pierres frittes, on trouve les 2 orthographes.
Ce nom est souvent donné par chez nous aux menhirs qui ornent nos campagnes, enfin, ceux qui ont survécu à l'agriculture intensive!
Et ces monuments ont souvent été associés à des mythes et histoires locales, comme la Pierre Fritte de Romesnil.
Tout près de Romesnil, Neuville Bosc possède aussi sa pierre frite, moins imposante (voir ci-dessous).
Peut être le cochonnet du jeux de palets de Gargantua?
Ouf, cette allée couverte est en meilleur état, bien qu'elle ait eu une vie mouvementée.
Ce monument, appelé la Cave aux Fées, visitée sous le crachin et la grisaille m'a rappelé une chanson de Bobby Lapointe sur les été pourris!.
Décidément, l'Oise semble parfois prêter peu d'attention à son histoire.
Déjà, l'an dernier, un article de ce blog illustrait la disparition d'une voie très ancienne sous les cultures.
La semaine dernière, après ma visite à un monument mégalithique de l'Eure, j'ai décidé de faire un détour sur le chemin du retour pour aller voir une allée couverte dite "La Pierre aux Coqs" à Neuville Bosc.
Déception!!!
Certes, il semblerait que ce monument funéraire ait traversé l'histoire dans un mauvais état.
Mais le coup de grâce est peut être pour le XXIième siècle!
Dans ce tas de cailloux agrémentés de quelques déchets agricoles, bien difficiles de dicerner les vestiges de la Civilisation Seine-Oise-Marne !
Alors, la conclusion du panneau didactique qu'une administration de l'Eure avait fait placer à coté du monuments de Dampsmesnil m'est revenu à l'esprit:
"Il est fait appel à la responsabilité de chacun pour assure la protection de ce mégalithe, partie intégrante du patrimoine culturel de la collectivité"
Quelques photos d'une allée couverte encore en relativement bon état, et qui a le bon gout, comme celle-ci ou celle-ci d'être acompagnée d'un panneau didactique. J'ai retranscript pour ce blog le texte, difficile à photographier correctement derrière sa plaque de verre.
"Ce monument mégalithique, c'est à dire construit avec de gros blocs, est une allée couverte ; les allées couvertes se rattachent à la fouille des dolmens ; elles consistent en 2 rangées parallèles de blocs recouverts de dalles ; ici la dalle du fond est tombée. Le matériaux employé est le calcaire local.
Plusieurs éléments font de cette allée couverte un monument très important :
1/ Il est ancien : ce type de mégalithe a été construit par les hommes du Néolithique final qui étaient déjà des agriculteurs sédentaires et peut être daté des environs de 2000 ans avant notre ère, c'est à dire 4000 ans avant le présent.
2/ Il s'agit d'une sépulture : qui se compose d'une chambre funéraire de 6m de longueur et, à l'entrée, d'un vestibule de 3 mètre de longueur séparés par une dalle perforée d'un trou de 0,60mètre de diamètre (on en voit encore la base) ; c'est par cet orifice qu'un bouchon de pierre fermait, que les cadavres étaient introduits dans la sépulture. Les vides entre les piliers étaient comblés avec des pierres empilées à sec. L'ensemble était vraisemblablement recouvert d'un « tumulus », c'est à dire d'une petite butte de terre et de pierres.
Vidés à diverses époques historiques, le monument a été fouillé à la fin du siècle dernier (XIXième siècle) ; cette fouille a livré des ossements humains et un mobilier pauvre et n'a donné lieu à aucune observation concernant le rituel funéraire qui est connu par les travaux effectués plus récemment sur des monuments du même type. La couche archéologique comportant les squelettes a été complètement « fouillée » et il ne reste malheureusement plus rien à trouver. De tels monuments ont contenu un nombre très variable d'individus : de quelques dizaines à plusieurs centaines.
3/ Il comporte une sculpture qui se trouve sur le pilier gauche du vestibule : 3 ovales concentriques surmontant une paire de seins, dont l'un été anciennement martelé. On pense que les ovales représentent un visage ou un collier et l'ensemble est interprété comme une figuration de la déesse funéraire. De telles sculptures ne se rencontrent qu'à quelques exemplaires dans le Nord du Bassin Parisien, notamment à Boury (Oise) et à Guiry en Vexin (Val d'Oise). La dalle qui recouvre ce pilier a été placée là au début du siècle (XXième siècle) afin de protéger la sculpture : peut être s'agit t'il de la dalle qui recouvrait le vestibule.
La rareté de telles représentations , l'intérêt pour l'actuel d'un tel monument, témoin de ceux qui ont vécu dans la région voilà 4000 ans, exigent son respect. Il est fait appel à la responsabilité de chacun pour assure la protection de ce mégalithe, partie intégrante du patrimoine culturel de la collectivité."
texte de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (Haute Normandie)
Images et textes de ce blog: © La Piste aux Images