Petit tour par Madrid et la Puerta del Sol cette semaine.
Et une première photo comme mise en bouche pour mes bloggeurs.
Un peu floue certe.. Mais il faisait nuit, il était tard, et j'ai pensé que les gens dans les guitounes ne devaient pas apprécier d'être déranger par les éclats répétés des flashes des visiteurs de passage...
Alors la photo a été prise avec une vitesse d'obturation très lente et il ya un peu de flou de bouger... ...
Mais c'est encore lisible, c'est l'essentiel...
Et l'essentiel est dans la leçon de cette visite:
Le résistant est un fil tendu sur l'abime qui sépare l'esclave de l'homme libre.....
Quelques coquelicots pollissons égayent de leur rougeur vive la grisaille d'un Dimanche orageux.
Il y en a chez moi, mais aussi chez "la voisine".
Ca pourrait être le début d'une comptine....
Ben non, je n'étais pas perdu dans un champs de colza, ni dans une forêt ou un champ de blé.
J'ai passé quelques jours sur les "terres de la famille" à Gignac, dans le Quercy, loin des agitations citadines.
Et oui, une partie de mes racines sont ancrées dans ce causse un peu à l'écart des grands circuits touristiques.
Mais ces "locaux isolés" aux caractères en général bien trempés (c'est une terre de rugby) ne se coupent pas pour autant du monde extérieur.
Gignac, village d'un peu plus de 500 âmes accueille les chercheurs les plus pointus sur leurs sujets pour des conférences populaires. Et tous les ans, le causse vibre des rythmes d'un festival "rock" très citoyen.
Vendredi, jour des mauvaises rencontres...
J'ai commencé la journée en échappant une fois de plus à un traitement phytosanitaire en règle, quelques part dans le Val d'Oise (pour une fois, ce n'était pas à Presles)!! Ca va finir par devenir une habitude!! Lorsque j'ai pris ma photo, un des agriculteurs présent a pris de le temps de discuter un peu avec moi. Difficile de résumer cette conversation si ce n'est par un mot DESARROI. Ce type, qui visiblement vit très modestement, était complètement désemparé, comme pris dans la tourmente d'assertions contradictoires, balloté entre les semenciers et les acheteurs de ses récoltes d'un coté et d'autre part le débat et les informations qui circulent de plus en plus sur les méfaits des excès des traitements en agriculture. Tout ce qu'il voyait, c'est que la règlementation devenait plus contraignante alors que ses graines avaient de plus en plus de mal à pousser sans traitement et que ces récoltes lui rapportaient de moins en moins, du fait de la baisse du prix payé par ces clients. Il se sentait vraiment sans une impasse sans avenir..... Et il n'a pas souhaité que la photo soit publiée...
Pour la seconde photo, vous comprendrez que par respect pour mes lecteurs, je vous évite la vue détaillée de ce superbe étron accompagné de papier hygiénique garni aperçu ce même Vendredi en fin de journée dans le rû qui coule au fond de mon jardin. Ce matériel biologique sortait tout droit d'une canalisation venant des terrains de l'autre rive, la rive des belles villas de Presles de la rue principale, l'ancienne rue de Paris, pas la rive du lotissement populaire où j'habite... Les gens modestes que nous sommes de ce coté de la rive se sont alertés à plusieurs reprises auprès des autorités compétentes de cette grave atteinte à l'hygiène et à la santé, mais parait-il "on ne peut rien faire".
..... Un doute affreux m'étraint subitement. Et si l'aillette et le lierre terrestre poussaient si généreusement au fond de mon jardin à cause de ....
Massacre à la tronçoneuse, le retour...On n'en parle pas que dans les blogs, ICI ou LA.
Daniel Mermet en a fait hier le sujet de son émission sur France Inter. Le lien est ICI.
Les bloggeurs avaient donc vu juste. Les coupes s'intensifient pour faire rentrer les liquidités.
Mais les forêts ne sont pas seulement des magnifiques lieux de promenades. Ce sont aussi un soutien efficace de nos petits poumons qui luttent dans le CO2 et les micro-particules.
Elles protègent les sols du ruissellement et du vent, régulent les cours d'eau, servent de nurseries à plein d'espèces végétales et animales si nécessaires à la bonne santé de nos cultures. Déjà, à proximité immédiate d'une coupe franche, on peut voir les dégats du ruissellement, de l'eau qui n'est plus retenue et qui s'amoncelle dans la 1ière cuvette trouvée sur son chemin. Je ne donne pas cher de ces arbres qui ont maintenant les pieds dans l'eau.
Soumettre la Forêt à la loi du marché est criminel.
Est ce la destruction d'une civilisation?
Et ce n'est pas les communications maladroites de l'ONF qui vont me rassurer. Mes photos de ce mois de Mars 2011 montrent bien que dans cette fameuse parcelle 51, il n'y a pas plus d'ilots d'arbres conservés que de "beurre en broche". Et on peut toujours "user le soleil" en cherchant à voir la plantation qui devait être réalisée en 2010!!
Pas rassurant tout ça!
Dans nos grandes plaines agricoles européennes, on rencontre également d'autres retombées que celles de la centrale de Fukushima, toutes aussi délétères pour la santé humaine.
Non, il ne neige pas en ce mois de Mars à Presles. Les flocons blancs des photos sont des granulés de traitement phytosanitaires une nouvelle fois répandus par négligence en plein milieu d'un chemin communal par l'agriculteur local.
Comme le montre un article précédent, le domaine public est généreusement arrosé de toutes les sortes de ces cochonneries, même à quelques pas des habitations.
Et ces sentiers sont fréquemment empruntés par les promeneurs et leurs animaux familiers. Des enfants viennent y jouer et y ramasser quelques fleurs!
En tant que membre du CHS-CT d'une grande entreprise, je peux témoigner que si on appliquait la même rigueur aux entreprises agricoles qu'aux autres industries, les champs devraient être clos pour y éviter la pénétration des personnes et des animaux domestiques ou sauvages. De plus, un signalisation devrait indiquer l'épandage de ces produits généralement CANCERIGENES, MUTAGENES et REPROTOXIQUES.
Dans la même logique, on observe fréquemment en Ile de France ou ailleurs des terres agricoles transformées en terrains constructibles.
Très franchement, j'ai des doutes sur l'aspect sanitaire de la chose. Car une entreprise industrielle, même utilisatrice avec parcimonie de produit dangereux est souvent contrainte de mettre en décharge spécialisée plusieurs mètre d'épaisseur de terre pour rendre le terrain qu'elle occupait constructible pour des habitations. Pour les terrains agricoles, on se contente souvent de quelques mois de friches alors que la dégradation des produits phytosanitaires demandes des années.
Non, je ne suis pas un "ayatollah" du BIO.
Je mesure parfaitement que l'histoire nous montre que, par le passé, des années calamiteuses ont amené en Europe des famines graves bien que complètement BIO.
Mais ces années calamiteuses se comptent sur les doigts d'une seule main chaque siècle.
Doit-on traiter chaque année "par sécurité" comme si les 4 cavaliers de l'apocalypse allaient traverser nos campagnes au galop?
JE SUIS SUR QUE NON.
D'autres pratiques sont nécessaires.
Et oui, nouvelle rencontre ce Samedi avec un champs de grumes.
Ou plus exactement, un mur de 300m de long et haut d'environ 3,50m.
Rien que des troncs et des branches débités et entassés comme les pierres d'une muraille.
Décidément l'ONF a besoin d'argent. Je ne me souviens pas avoir vu depuis longtemps autant de bois prêt à prendre le chemin du négoce en forêt de Carnelle ou de l'Ile Adam!
En voyant toute cette force allongée sur le sol, sacrifiée aux caprices des rigueurs budgétaires, je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux enseignants, aux juges, avocats, personnels de justice, chercheurs, cheminots, traminots, infirmières, aides soigantes, ouvriers, ingénieurs, techniciens du public comme du privé, paysans, pêcheurs, j'en oublie beaucoup, enfin tout ceux qui s'évertuent à faire leur travail malgré un manque croissant de moyens et qui n'ont pour toute récompense que les élucubrations arrogantes de quelques princes qui les traitent comme étaient traités serfs et manants du temps d'avant la république, d'avant notre révolution...
Chemin en forêt ou entre deux villages
Sous les fondaisons nues suivre le guidage
Et aller jusqu'au bout entre les troncs voutés
Qu'il est bon de suivre son chemin sans douter
Mais que ce qui est bon pour nos jambes et nos pieds
Est un danger pour la raison qui peut plier
En suivant comme l'aiguille de la boussolle
Un guide dont les ordres déments vous collent
Images et textes de ce blog: © La Piste aux Images